FRONTIERES DU NORD ET DE L’EST du Pas de Calais au Territoire de Belfort

AIRE SUR LA LYS (62) :

AIRE SUR LA LYS (62) : La ville évoquée dès 847 se développe autour du castrum que Baudoin II, comte de Flandre, fait construire vers l’an 900 au confluent de la Lys et du Mardyck pour résister aux invasions normandes. Ce château, dont il ne reste rien, était situé à l’emplacement actuel des places des Béguines et de Saint-Pierre. L’agglomération se développe le long de la route d’Arras à Saint-Omer, qui fait un angle droit au lieu-dit « ad crucem Arie ». En 1059, alors qu’un nouveau château est construit, le comte de Flandre Baudoin V institue un chapitre de chanoines au sein du castrum et ordonne la construction d’une église consacrée à St Pierre. L’église est consacrée en 1166, après plus d’un siècle de travaux ; elle était située au même endroit que l’actuelle collégiale mais était plus petite. Aire devient donc à la fin du XIIe siècle un centre religieux important, avec pas moins de 37 chanoines. Vers l’an 1200, un nouveau château est construit par Baudouin IX. La ville est entourée d’une muraille en pierres blanches, dont le tracé ne changera pas jusqu’en 1893. En 1499, Aire est intégrée aux Pays-Bas bourguignons. Ces derniers font partie des nombreuses terres dont Charles Quint hérite et qui le placent à la tête du plus grand ensemble territorial d’Europe. La transition se fait sans difficulté : le gouvernement français n’a pas bonne presse à Aire et l’empereur confirme dès 1516 les privilèges de la ville. Il est ainsi reçu avec joie à Aire en 1540. La guerre — ininterrompue de 1521 à 1558 — nécessite de renforcer les défenses de la ville. Aire est en effet une pièce maîtresse du système défensif imaginé par l’empereur contre la France : de plus, Aire se trouve à quelques kilomètres seulement de la place forte française de Therouanne. Un système de bastions polygonaux est substitué au système ancien de fortifications. Les premières années du XVIIe siècle correspondent à une période de paix et de grands travaux. Un corps de garde est construit en 1600 grâce à la levée d’un impôt sur la bière et le vin ; l’hôtel de ville est reconstruit à partir de 1625. Le mur d’enceinte est entièrement reconstruit entre 1570 et 1620. En 1635, au cours de la guerre de Trente Ans, la France entre en guerre contre l’Espagne aux côtés des Provinces-Unies. 25 000 hommes commandés par le Maréchal de la Meilleraye assiègent Aire à partir du 19 mai 1641 ; si les pertes sont considérables du côté français, les 2 000 hommes de la garnison d’Aire doivent néanmoins se rendre le 26 juillet. La victoire n’est cependant que de courte durée : la population de la ville est farouchement hostile aux Français et le cardinal-Infant assiège bientôt la ville dont les murailles ont été détruites par l’armée française. Le colonel d’Aigueberre, qui a succédé à Meilleraye, capitule le 7 décembre. Après sept mois de combats, la ville est en ruines et a été désertée par ses habitants. Le fort Saint-François est construit en 1642 pour parer une intervention française. La guerre reprend en 1667. Le maréchal d’Humières, accompagné de 15 000 hommes, de Vauban et de Louvois, assiège Aire en juillet 1676. Pour ne pas répéter les erreurs du passé, l’armée de Schomberg est placée de manière à barrer le passage au général espagnol Villahermosa. Louvois fait bombarder de nuit et cible les maisons bourgeoises : la ville ainsi terrorisée se rend le 31 juillet. Le 29 août 1676, le général François de Calvo est fait gouverneur de la ville et reste en place sa vie durant, jusqu’en 1690. Vauban entreprend ensuite de réorganiser la défense de la ville, en créant de nouvelles casernes et en renforçant les fortifications. En 1701, la guerre frappe à nouveau aux portes d’Aire. Les Hauts-Alliés assiègent la ville en septembre 1710 et celle-ci, défendue par le régiment de Bauffremont-dragons, est remise en novembre aux Hollandais. Elle reste hollandaise jusqu’au traité d’Utrecht le 14 avril 1713 : le 1er juin, à la même heure, la France rend Furnes et les Provinces-Unies Aire. La ville est désormais définitivement rattachée à la France. Les nombreux sièges qu’a connu Aire depuis un siècle ont laissé une ville en ruines : c’est maintenant l’heure de la reconstruction. En 1715, Louis XIV autorise la construction d’un nouvel hôtel de ville. Le bâtiment actuel est achevé en 1721 et le beffroi en 1724. Si des travaux sont menés pour remettre en état les fortifications, leur état reste déplorable et leurs limites inchangées étouffent la ville. À la fin du XVIIIe siècle, le château est en ruines faute d’entretien. Surtout, le pouvoir royal impose la construction d’un canal de jonction entre la Lys et l’Aa. Le port d’Aire, court-circuité par ce canal, est déserté dès l’ouverture de celui-ci en 1771. De plus, une route est ouverte entre Lillers et Saint-Venant, évitant elle aussi Aire. La situation économique à Aire à la fin du XVIIIe siècle est des plus moroses. La ville perd de son intérêt stratégique.

ARRAS  (62) :  

Au confluent des cours d’eau de la Scarpe et du Crinchon, Arras est fondée par les Romains sous le nom de Nemetacum. À la fin du IIIe siècle, pour mieux se défendre des raids germaniques, la ville se replie à l’intérieur d’un castrum rectangulaire. Cette première enceinte urbaine couvre une dizaine d’hectares. Au IXe siècle, les raids normands auxquels Charlemagne doit faire face placent la région en première ligne. La nouvelle agglomération d’Arras se dote de fortifications et devient siège du pouvoir laïc. En 1103 une muraille de pierre blanche y est édifiée par le comte Robert de Jérusalem, la coupant ainsi de l’ancienne cité romaine. Cette dernière, devenue cité épiscopale et berceau du pouvoir religieux, conserve ses murailles antiques. À partir de 1337 et le début de la guerre de Cent ans opposant les Anglo-Flamands à la France, les menaces qui pèsent sur l’Artois obligent à un renforcement des défenses des villes. Vers 1340, la cité épiscopale d’Arras est dotée d’une nouvelle enceinte percée de cinq portes, tandis que les fortifications de l’agglomération sont modernisées. La domination française prend fin en janvier 1493 à la signature du traité de Senlis. La ville est rendue à Maximilien d’Autriche, les enceintes de cette dernière et de la cité sont transformées. Au XVIe siècle, l’Artois et la Flandre sont rattachés aux Pays-Bas et cédés à Charles Quint. Les fortifications se modernisent progressivement. Entre 1505 et 1513, de grands boulevards sont construits devant les portes et de nouveaux flanquements apparaissent. À partir de 1540, les premiers bastions voient le jour. En 1639, les armées françaises pénètrent en Artois et prennent l’avantage. La ville devient une nouvelle place française. La poursuite des hostilités entre la France et l’Espagne nécessite le renforcement des fortifications d’Arras par trois ouvrages détachés dits de Guiche, du Marais et de la porte d’Amiens, ainsi que le retranchement avancé de Baudimont au nord de la cité. Prenant conscience de l’importance stratégique d’Arras, Louis XIV prend la décision d’y faire construire une citadelle. En 1668, Vauban dessine un projet de citadelle, dont le chantier est dirigé par le Vicomte d’Aspremont. Elle adopte la forme d’un pentagone à cinq bastions entourant des bâtiments organisés selon un plan encore radioconcentrique. La citadelle est entourée par des fossés aquatiques et des inondations défensives créées par le détournement du ruisseau du Crinchon. Elle sera raccordée aux fortifications de la ville par deux murs de communication remparés. En 1671, les chantiers de Lille et d’Ath terminés, Vauban reprend en main celui d’Arras et évince le vicomte d’Aspremont. Vauban remanie ses plans et propose la suppression de quelques contregardes et la diminution de certains fossés. De plus, il sélectionne les ouvrages les plus utiles à réaliser. L’ingénieur tire un trait sur l’organisation radioconcentrique initialement prévue et opte pour un plan orthogonal. Le plus gros du chantier est achevé en 1673. Cependant, les bâtiments sont encore en cours de construction et les casernes, les murs de communications avec l’enceinte urbaine, l’esplanade et les lunettes sont réalisées plus tard. L’entrée dans la citadelle s’effectue par la porte Royale, côté ville. Édifiée en 1682, elle présente une façade baroquisante surmontée d’un tympan, sculpté à la gloire du roi. Un second chemin couvert est créé en avant de la place. La citadelle achevée, Vauban rédige un état des fortifications de la ville. Jugées dans un bien mauvais état, il en transforme les dehors en les régularisant et dote le chemin couvert de traverses. Les derniers dehors, des contregardes et des lunettes, sont réalisés entre 1701 et 1711. Au cours du XVIIIème, la citadelle ne fait pas l’objet de grands investissements. Les guerres d’Empire terminées, les travaux de modernisation et de sécurisation de la citadelle sont lancés. Entre 1830 et 1850, les parements de l’enceinte sont restaurés et les profils des parapets modifiés. Le pont de la porte Royale et modernisé : un tablier en brique vient remplacer le pont-levis. Dans un souci d’économie, la fausse-braie est partiellement arasée et transformée en tenaille. Peu utilisée, la porte Dauphine, qui avait été complété par une poterne en 1776 est finalement bouchée. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les courtines de la citadelle sont abattues, les fossés sont comblés, les lunettes de terre sont rasées et la partie supérieure des bastions de la Reine et du Dauphin est arasée, créant ainsi un vaste espace plat. Le 27 mai 1889, le déclassement d’Arras comme place de guerre est officiellement décrété et, dès 1891, le démantèlement de l’enceinte urbaine est engagé et se poursuit pendant cinq ans. En mai 1940, l’armée allemande prend possession de la ville et les soldats sont logés à la citadelle. En 2009, le 601e régiment de Circulation Routière quitte la citadelle, marquant définitivement la fin de son occupation militaire. Propriété de la Communauté Urbaine d’Arras depuis juin 2010, elle fait l’objet d’un programme global de reconversion avec l’objectif d’en faire un nouveau quartier de la ville doté d’une mixité de fonctions. Le site accueille désormais des administrations publiques, une pépinière d’entreprises, un centre de données informatiques, une école de cuisine, des logements, un fromager-affineur et un pôle loisir où se développent des activités ludiques, culturelles et pédagogiques. 

BAPAUME (62) :

Pendant la période gauloise, la ville est située à environ 1 500 m à l’ouest, à proximité immédiate d’une source. Pendant le Haut Empire romain cette ville prospéra pendant près de trois siècles. Les invasions barbares de 255 à 280 environ détruisirent totalement ce premier Bapaume. Sous le Bas-Empire romain, la ville est reconstruite au même endroit par les colons bataves enrôlés en tant que soldats-paysans. Des buttes défensives sont construites tout autour dont une à l’emplacement de l’actuel Bapaume, la route reliant Arras à Saint-Quentin et à Péronne est déviée pour être implantée à proximité de la butte. Pendant les siècles suivants la ville fut dévastée à plusieurs reprises. Sur la butte romaine, les Francs construisirent un château. Le 28 avril 1180 le mariage de Philippe Auguste et de Isabelle de Hainaut fille de Baudoin V est célébré à Bapaume. Le mariage fut célébré par Roger de Rosoy évêque de Laon. En 1191 Bapaume est placé sous la coupe du roi de France. Bapaume passa sous la coupe du comte de Flandres en 1330. Celui-ci fit entreprendre des grands travaux et notamment une muraille d’enceinte et de grands fossés autour de la ville en 1335. Ces fortifications protégèrent les habitants de Bapaume à maintes reprises des affreuses déprédations auxquelles se livrèrent les Anglais dans cette guerre. En 1335, la ville par elle-même fut fortifiée à l’écart du château mais la ville fut prise à maintes reprises, Charles Quint ordonna en 1540 de construire une place fortifiée. Des remparts épais avec des bastions ceinturèrent la ville et le château comprenant. En juillet 1414 le roi de France fit le siège de Bapaume ; la garnison de Jean sans Peur se rendit et Charles VI alla faire le siège d’Arras par la suite. Un traité de paix fut signé le 30 août, Bapaume fut rendu à Jean sans Peur. A la suite du traité de Senlis du 13 mai 1493 conclu entre le roi de France et Maximilien d’Autriche que Bapaume va être sous la domination de la maison d’Autriche et administrée par les gouverneurs des Pays-Bas et des gouverneurs nommés par les rois d’Espagne jusqu’en 1641. La ville fut dévastée par les Français le 15 octobre 1521, rendue à Charles Quint au traité de Madrid, elle fut à nouveau incendiée en 1543 bien qu’entretemps l’empereur eut donné l’ordre de reconstruire le château et les fortifications. Après la destruction en 1521 de la ville de Bapaume et de son château, Charles Quint, sur l’insistance des échevins de la ville fit exécuter d’immenses travaux pour embastionner les tours de l’enceinte et abaisser les murailles suite aux progrès de l’artillerie. L’emplacement des anciennes tours fut transformé en «Cavaliers» pour recevoir de l’artillerie et des moulins à vent. Il semblerait que Charles Quint soit venu visiter les travaux le 25 novembre 1541 et le 14 août 1549. Par le traité de Madrid en janvier 1526, la Ville de Bapaume revient sous la domination espagnole. En 1578 le château et la ville furent réunis en un seul ensemble. Des systèmes défensifs élaborés tels que des rameaux de mines, des galeries de mine furent aménagés. Les habitants de Bapaume obtinrent que les fortifications du château de la ville soit réunies en 1578. La période troublée par des incursions des dévastations dura jusqu’en 1598, année où fut signé le traité de Vervins (le 2 mai). Une ère de paix et de prospérité suivit, malgré une épidémie de peste en 1626, qui se termina en mars 1635 quand Louis XIII déclara la guerre à Philippe IV d’Espagne. Le 18 septembre 1641, Bapaume capitula après le siège de l’armée française. Cette capitulation fut fortement fêtée à Paris car Bapaume était considérée comme une des premières places fortes de l’Artois et de la Flandre. Louis XIII confirma les pouvoirs de la ville en 1642. Il fit conforter les retranchements qui avaient souffert pendant le siège. En 1654 (prise d’Arras par Louis XIV qui à cette occasion passa à Bapaume par deux fois au mois d’août). Le 16 novembre 1659, Bapaume passe définitivement à la France par le traité des Pyrenées. Vauban est en charge de construire 5 casernes. Louis XIV passe encore à Bapaume en 1667. Le 11 mai 1670 il vint passer en revue les troupes stationnées près de la ville; le 7 mai 1673 il passa la nuit au château après avoir inspecté les fortifications. En 1681 Bapaume fut ravagé par un incendie à la suite duquel il fut interdit de construire avec des toits de chaume. En 1723 fut érigée sur la place une statue représentant Louis XV sur un cheval. C’est la première statue du jeune monarque en France. Le 24 juillet 1744 le roi passa à Bapaume vivement acclamé par la population. Il traversa de nouveau la ville le 6 septembre 1745, le 2 mai et le 11 juin 1746, et le 25 septembre 1747. Au XIXe siècle, Bapaume ne fut plus considérée comme une ville fortifiée. En 1847 le démantèlement des fortifications fut donc entrepris. Il fut réalisé par l’Armée dans le cadre de manœuvres et d’expérimentations d’explosifs. Les murs et les bastions furent arasés, les fossés furent comblés. Seuls le donjon et une partie du bastion du Dauphin sont encore visibles.ui à cette occasion passa à Bapaume par deux fois au mois d’août). Le 16 novembre 1659, Bapaume passe définitivement à la France par le traité des Pyrenées. Vauban est en charge de construire 5 casernes. Louis XIV passe encore à Bapaume en 1667. Le 11 mai 1670 il vint passer en revue les troupes stationnées près de la ville; le 7 mai 1673 il passa la nuit au château après avoir inspecté les fortifications. En 1681 Bapaume fut ravagé par un incendie à la suite duquel il fut interdit de construire avec des toits de chaume. En 1723 fut érigée sur la place une statue représentaBAPAUME (62) : Pendant la période gauloise, la ville est située à environ 1 500 m à l’ouest, à proximité immédiate d’une source. Pendant le Haut Empire romain cette ville prospéra pendant près de trois siècles. Les invasions barbares de 255 à 280 environ détruisirent totalement ce premier Bapaume. Sous le Bas-Empire romain, la ville est reconstruite au même endroit par les colons bataves enrôlés en tant que soldats-paysans. Des buttes défensives sont construites tout autour dont une à l’emplacement de l’actuel Bapaume, la route reliant Arras à Saint-Quentin et à Péronne est déviée pour être implantée à proximité de la butte. Pendant les siècles suivants la ville fut dévastée à plusieurs reprises. Sur la butte romaine, les Francs construisirent un château. Le 28 avril 1180 le mariage de Philippe Auguste et de Isabelle de Hainaut fille de Baudoin V est célébré à Bapaume. Le mariage fut célébré par Roger de Rosoy évêque de Laon. En 1191 Bapaume est placé sous la coupe du roi de France. Bapaume passa sous la coupe du comte de Flandres en 1330. Celui-ci fit entreprendre des grands travaux et notamment une muraille d’enceinte et de grands fossés autour de la ville en 1335. Ces fortifications protégèrent les habitants de Bapaume à maintes reprises des affreuses déprédations auxquelles se livrèrent les Anglais dans cette guerre. En 1335, la ville par elle-même fut fortifiée à l’écart du château mais la ville fut prise à maintes reprises, Charles Quint ordonna en 1540 de construire une place fortifiée. Des remparts épais avec des bastions ceinturèrent la ville et le château comprenant. En juillet 1414 le roi de France fit le siège de Bapaume ; la garnison de Jean sans Peur se rendit et Charles VI alla faire le siège d’Arras par la suite. Un traité de paix fut signé le 30 août, Bapaume fut rendu à Jean sans Peur. A la suite du traité de Senlis du 13 mai 1493 conclu entre le roi de France et Maximilien d’Autriche que Bapaume va être sous la domination de la maison d’Autriche et administrée par les gouverneurs des Pays-Bas et des gouverneurs nommés par les rois d’Espagne jusqu’en 1641. La ville fut dévastée par les Français le 15 octobre 1521, rendue à Charles Quint au traité de Madrid, elle fut à nouveau incendiée en 1543 bien qu’entretemps l’empereur eut donné l’ordre de reconstruire le château et les fortifications. Après la destruction en 1521 de la ville de Bapaume et de son château, Charles Quint, sur l’insistance des échevins de la ville fit exécuter d’immenses travaux pour embastionner les tours de l’enceinte et abaisser les murailles suite aux progrès de l’artillerie. L’emplacement des anciennes tours fut transformé en «Cavaliers» pour recevoir de l’artillerie et des moulins à vent. Il semblerait que Charles Quint soit venu visiter les travaux le 25 novembre 1541 et le 14 août 1549. Par le traité de Madrid en janvier 1526, la Ville de Bapaume revient sous la domination espagnole. En 1578 le château et la ville furent réunis en un seul ensemble. Des systèmes défensifs élaborés tels que des rameaux de mines, des galeries de mine furent aménagés. Les habitants de Bapaume obtinrent que les fortifications du château de la ville soit réunies en 1578. La période troublée par des incursions des dévastations dura jusqu’en 1598, année où fut signé le traité de Vervins (le 2 mai). Une ère de paix et de prospérité suivit, malgré une épidémie de peste en 1626, qui se termina en mars 1635 quand Louis XIII déclara la guerre à Philippe IV d’Espagne. Le 18 septembre 1641, Bapaume capitula après le siège de l’armée française. Cette capitulation fut fortement fêtée à Paris car Bapaume était considérée comme une des premières places fortes de l’Artois et de la Flandre. Louis XIII confirma les pouvoirs de la ville en 1642. Il fit conforter les retranchements qui avaient souffert pendant le siège. En 1654 (prise d’Arras par Louis XIV qui à cette occasion passa à Bapaume par deux fois au mois d’août). Le 16 novembre 1659, Bapaume passe définitivement à la France par le traité des Pyrenées. Vauban est en charge de construire 5 casernes. Louis XIV passe encore à Bapaume en 1667. Le 11 mai 1670 il vint passer en revue les troupes stationnées près de la ville; le 7 mai 1673 il passa la nuit au château après avoir inspecté les fortifications. En 1681 Bapaume fut ravagé par un incendie à la suite duquel il fut interdit de construire avec des toits de chaume. En 1723 fut érigée sur la place une statue représentant Louis XV sur un cheval. C’est la première statue du jeune monarque en France. Le 24 juillet 1744 le roi passa à Bapaume vivement acclamé par la population. Il traversa de nouveau la ville le 6 septembre 1745, le 2 mai et le 11 juin 1746, et le 25 septembre 1747. Au XIXe siècle, Bapaume ne fut plus considérée comme une ville fortifiée. En 1847 le démantèlement des fortifications fut donc entrepris. Il fut réalisé par l’Armée dans le cadre de manœuvres et d’expérimentations d’explosifs. Les murs et les bastions furent arasés, les fossés furent comblés. Seuls le donjon et une partie du bastion du Dauphin sont encore visibles.n du Dauphin sont encore visibles.

BETHUNE (62) :

Les premières traces d’habitation remontent au VIe siècle-VIIe siècle. Vers 502, saint Vaast, évêque d’Arras et évangélisateur de l’Artois, fait construire l’église dédiée à la Vierge au bord de la confluence de la Lawe et de la Blanche. La tour Saint-Ignace est une tour d’artillerie datant des XIVe siècle et XVe siècle. Elle faisait partie des fortifications qui protégeaient la ville. Ancien magasin à poudre, sa construction daterait de 1416. Des fortifications en partie détruites à la suite des invasions espagnoles et autrichiennes, il ne reste que cette tour et le bastion de Saint-Pry. Elle sera détruite au XVIe siècle par Charles-Quint lors des travaux de fortification de Catorive : l’empereur fit construire une nouvelle église Saint-Vaast au centre de Béthune, la bâtisse la plus caractéristique de la cité aujourd’hui avec le beffroi. En 970, on trouve la première mention du château. En 1297, Gui de Dampierre, comte de Flandre défie le roi de France, Philippe le Bel. Le roi s’empare des plus fortes places de la Flandre. Les bourgeois de Béthune en profitent pour se révolter contre l’autorité du comte de Flandre et se soumettre au roi de France. En 1500, Béthune est sous la domination espagnole. À partir de l’accession de Charles Quint au trône d’Espagne (1515) Béthune se trouve sous domination des Habsbourg espagnols. À cette époque les autorités renforcent les fortifications de la ville. Le roi catholique ordonne aussi de déplacer l’église de Saint Vaast dans l’enceinte fortifiée et planifie le canal de la Lawe. Béthune connaît à l’époque une expansion importante et un développement de l’industrie textile et du commerce de grain. Dès le XVIème siècle, l’empereur germanique Charles Quint puis Vauban ont achevé de faire de Béthune une véritable forteresse. Des fortifications qui obligèrent la cité à se replier sur elle-même et entraver la modernisation de la ville pendant des siècles.  En 1645, la ville est assiégée par les troupes françaises et doit capituler.BETHUNE (62) : Les premières traces d’habitation remontent au VIe siècle-VIIe siècle. Vers 502, saint Vaast, évêque d’Arras et évangélisateur de l’Artois, fait construire l’église dédiée à la Vierge au bord de la confluence de la Lawe et de la Blanche. La tour Saint-Ignace est une tour d’artillerie datant des XIVe siècle et XVe siècle. Elle faisait partie des fortifications qui protégeaient la ville. Ancien magasin à poudre, sa construction daterait de 1416. Des fortifications en partie détruites à la suite des invasions espagnoles et autrichiennes, il ne reste que cette tour et le bastion de Saint-Pry. Elle sera détruite au XVIe siècle par Charles-Quint lors des travaux de fortification de Catorive : l’empereur fit construire une nouvelle église Saint-Vaast au centre de Béthune, la bâtisse la plus caractéristique de la cité aujourd’hui avec le beffroi. En 970, on trouve la première mention du château. En 1297, Gui de Dampierre, comte de Flandre défie le roi de France, Philippe le Bel. Le roi s’empare des plus fortes places de la Flandre. Les bourgeois de Béthune en profitent pour se révolter contre l’autorité du comte de Flandre et se soumettre au roi de France. En 1500, Béthune est sous la domination espagnole. À partir de l’accession de Charles Quint au trône d’Espagne (1515) Béthune se trouve sous domination des Habsbourg espagnols. À cette époque les autorités renforcent les fortifications de la ville. Le roi catholique ordonne aussi de déplacer l’église de Saint Vaast dans l’enceinte fortifiée et planifie le canal de la Lawe. Béthune connaît à l’époque une expansion importante et un développement de l’industrie textile et du commerce de grain. Dès le XVIème siècle, l’empereur germanique Charles Quint puis Vauban ont achevé de faire de Béthune une véritable forteresse. Des fortifications qui obligèrent la cité à se replier sur elle-même et entraver la modernisation de la ville pendant des siècles. En 1645, la ville est assiégée par les troupes françaises et doit capituler. Louis XIV met fin aux prétentions espagnoles par le traité des Pyrénées (1659) et les remparts de la ville sont renforcés sous la direction de Vauban avec la création de demi-lunes, de contre-gardes et de chemins couverts. Entre 1600 et 1776, des arrêts du conseil et des lettres patentes autorisent ainsi la levée d’un impôt à Béthune sur les fortes bières, pour l’entretien et l’ameublement des casernes. Cette imposition est rapidement élargie à d’autres boissons, mais également aux grains et au tabac. Les dépenses consistent en achats et entretien d’objets de literie, de bancs, de tables, du blanchissage des draps, de l’achat de pelles… et des réparations diverses : pavage de la nouvelle écurie de la caserne Saint-Vaast en 1694-1695, travaux de maçonneries aux cheminées et réparations aux couvertures des casernes en 1706-1707, puis en 1738-1739, entretien des charpentes (1743-1744)… Les dépenses varient en moyenne de 8 000 à 9 000 livres et représentent généralement 90 à 95% des sommes engagées par rapport aux recettes. Certaines années, les recettes ne suffisent plus à couvrir les dépenses comme en 1686-1687,Un mémoire de 1722 fait état du dépérissement des casernes de Béthune. L’armée des Alliés, commandée( par les Néerlandais, assiège la ville en 1710 pendant 35 jours et Béthune est néerlandaise pendant près de trois ans. Au lendemain de la providentielle victoire de Denain et de la paix d’Utrecht, Béthune est remise à l’obéissance du roi de France et le 29 mai 1713, Dupuich-Vauban, neveu de Vauban, pénètre dans la ville à la tête de trois bataillons d’infanterie sous les acclamations de la population. Il faut finalement attendre la fin du 19ème siècle pour que le Maire Charles Dellisse-Engrand ordonne la démolition des remparts. avec la création de demi-lunes, de contre-gardes et de chemins couverts. Entre 1600 et 1776, des arrêts du conseil et des lettres patentes autorisent ainsi la levée d’un impôt à Béthune sur les fortes bières, pour l’entretien et l’ameublement des casernes. Cette imposition est rapidement élargie à d’autres boissons, mais également aux grains et au tabac. Les dépenses consistent en achats et entretien d’objets de literie, de bancs, de tables, du blanchissage des draps, de l’achat de pelles… et des réparations diverses : pavage de la nouvelle écurie de la caserne Saint-Vaast en 1694-1695, travaux de maçonneries aux cheminées et réparations aux couvertures des casernes en 1706-1707, puis en 1738-1739, entretien des charpentes (1743-1744)… Les dépenses varient en moyenne de 8 000 à 9 000 livres et représentent généralement 90 à 95% des sommes engagées par rapport aux recettes. Certaines années, les recettes ne suffisent plus à couvrir les dépenses comme en 1686-1687,Un mémoire de 1722 fait état du dépérissement des casernes de Béthune. L’armée des Alliés, commandée( par les Néerlandais, assiège la ville en 1710 pendant 35 jours et Béthune est néerlandaise pendant près de trois ans. Au lendemain de la providentielle victoire de Denain et de la paix d’Utrecht, Béthune est remise à l’obéissance du roi de France et le 29 mai 1713, Dupuich-Vauban, neveu de Vauban, pénètre dans la ville à la tête de trois bataillons d’infanterie sous les acclamations de la population. Il faut finalement attendre la fin du 19ème siècle pour que le Maire Charles Dellisse-Engrand ordonne la démolition des remparts.

HESDIN (62) :

En 1477, à la suite de la mort de Charles le Téméraire, Hesdin retourna à la couronne française. Le roi Louis XI confirma les privilèges de la ville, par ses lettres patentes9, avant d’y arriver le 3 avril 1477. La ville médiévale se trouvait à l’emplacement de l’actuel Vieil-Hesdin, à cinq kilomètres plus à l’est. L’empereur Charles Quint la fit détruire en 1553, pour faire reconstruire Hesdin quelques années plus tard à son emplacement actuel, sur un terrain situé au centre de la paroisse de Marconne10. Le château d’Hesdin appartint notamment à Mahaut d’Artois, mais il fut rasé quand la ville fut prise par Charles Quint. Ses ruines se trouvent sur une propriété privée. La ville reste sous contrôle espagnol jusqu’à sa prise par les troupes de Louis XIII, commandées par le Maréchal de la Meilleraye, en 1639. Vauban étudie un projet de travaux de fortifications à réaliser en 1713 qui restera sans suite. La ville perd son statut de place forte en 1842 et les fortifications sont rapidement démantelées par les autorités locales. Les travaux seront cependant très lents puisqu’en 1908 de nombreuses sections de remparts sont encore en place. Du côté de la friche Ryssen, près des services techniques municipaux, demeurent un morceau des remparts d’une quinzaine de mètres ainsi qu’un bastion restauré en 2016 par la Municipalité et l’Association CVIPRES.

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MONTREUIL SUR MER (62) :

MMONTREUIL SUR MER (62) : Montreuil est cité pour la première fois en 898 dans les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast. La ville est déjà fortifiée. Au début du XIIIe siècle, Philippe Auguste afin de protéger cette façade maritime de premier plan édifie un puissant château royal dont il reste aujourd’hui des éléments significatifs. En juin 1537, les troupes de Charles Quint et d’Henri VIII mettent le siège au pied de Montreuil. Contrainte de se rendre, la ville est en grande partie détruite. Attesté depuis l’époque carolingienne, Montreuil-sur-Mer est le seul port du domaine royal entre 987 et 1204. La ville, construite sur un promontoire rocheux au dessus de l’estuaire de la Canche, est fortifiée depuis le IXe siècle. Afin de protéger cette ouverture maritime de premier plan, Philippe Auguste, roi de France, y édifie au début du XIIIe siècle un château et reconstruit les remparts urbains qui sont équipés de tours semi-circulaires à archères. Ravagée en 1537 par les armées de Charles Quint, Montreuil-sur-Mer reçoit des fortifications bastionnées sous François Ier. Cette campagne de travaux, qui fait face avec succès à l’assaut anglo-impérial de 1544 et s’achève en 1549, est caractérisée par la mise en place de bastions maniéristes à parement polychrome. Errard de Bar-le-Duc travaille sur les fortifications de Montreuil au début du XVIIe siècle. Le château médiéval est démoli pour faire place à une citadelle en pentagone irrégulier, dotée de cinq bastions et d’une demi-lune sur son unique front urbain. Deux ouvrages à corne sont ajoutés avant Vauban. Le premier est construit en 1605 par Errard de Bar-le-Duc, le second est bâti en 1630 par l’ingénieur Antoine de Ville. Louis XIV confie à Vauban le perfectionnement de cette place entre 1672 et 1681. Il édifie un chemin-couvert autour des fossés. Elle est un éperon sur la rive gauche de la vallée de Canche, ancienne frontière des comtés du Ponthieu et du Boulonnais. Le site fortifié plaçait sous sa protection les infrastructures portuaires de la ville de Montreuil aujourd’hui disparues. Montreuil n’est alors qu’une place arrière du Pré Carré. Remaniées à plusieurs reprises jusqu’à la fin du XIXe siècle, la citadelle est déclassée en 1928 et achetée par la ville en 1929. Durant la Grande Guerre, l’Empire Britannique installe à Montreuil-sur-Mer son Grand Quartier Général entre 1916 et 1919. La citadelle est choisie pour abriter le central de télécommunication vers l’Angleterre et les lignes de front. Les remparts et la citadelle de Montreuil-sur-Mer existent toujours. Ils sont classés au titre des Monument historiques en 1913 et 1926 et sont aujourd’hui accessibles au public. La citadelle abrite le musée Roger-Rodière qui retrace l’histoire de la ville de Montreuil-sur-Mer.l-sur-Mer est le seul port du domaine royal entre 987 et 1204. La ville, construite sur un promontoire rocheux au dessus de l’estuaire de la Canche, est fortifiée depuis le IXe siècle. Afin de protéger cette ouverture maritime de premier plan, Philippe Auguste, roi de France, y édifie au début du XIIIe siècle un château et reconstruit les remparts urbains qui sont équipés de tours semi-circulaires à archères. Ravagée en 1537 par les armées de Charles Quint, Montreuil-sur-Mer reçoit des fortifications bastionnées sous François Ier. Cette campagne de travaux, qui fait face avec succès à l’assaut anglo-impérial de 1544 et s’achève en 1549, est caractérisée par la mise en place de bastions maniéristes à parement polychrome. Errard de Bar-le-Duc travaille sur les fortifications de Montreuil au début du XVIIe siècle. Le château médiéval est démoli pour faire place à une citadelle en pentagone irrégulier, dotée de cinq bastions et d’une demi-lune sur son unique front urbain. Deux ouvrages à corne sont ajoutés avant Vauban. Le premier est construit en 1605 par Errard de Bar-le-Duc, le second est bâti en 1630 par l’ingénieur Antoine de Ville. Louis XIV confie à Vauban le perfectionnement de cette place entre 1672 et 1681. Il édifie un chemin-couvert autour des fossés. Elle est un éperon sur la rive gauche de la vallée de Canche, ancienne frontière des comtés du Ponthieu et du Boulonnais. Le site fortifié plaçait sous sa protection les infrastructures portuaires de la ville de Montreuil aujourd’hui disparues. Montreuil n’est alors qu’une place arrière du Pré Carré. Remaniées à plusieurs reprises jusqu’à la fin du XIXe siècle, la citadelle est déclassée en 1928 et achetée par la ville en 1929. Durant la Grande Guerre, l’Empire Britannique installe à Montreuil-sur-Mer son Grand Quartier Général entre 1916 et 1919. La citadelle est choisie pour abriter le central de télécommunication vers l’Angleterre et les lignes de front. Les remparts et la citadelle de Montreuil-sur-Mer existent toujours. Ils sont classés au titre des Monument historiques en 1913 et 1926 et sont aujourd’hui accessibles au public. La citadelle abrite le musée Roger-Rodière qui retrace l’histoire de la ville de Montreuil-sur-Mer.

SAINT OMER (62) :

Ville d’origine mérovingienne, Saint-Omer est fortifiée à partir de 900, lorsqu’un château et un marché sont installés autour de la collégiale et sont entourés par un rempart de terre et de bois. Cette enceinte est remplacée par une autre, plus large, vers 1200. Initialement en bois et terre, elle est maçonnée à partir de 1338 et dotée de tours. A l’issue de ces renforcements, elle se présente sous la forme d’une enceinte de tracé irrégulier possédant soixante-dix tours, des murs à arcades et des créneaux. Huit portes en permettent l’accès. A partir de 1533, cette enceinte est réadaptée aux exigences de l’artillerie à boulets métalliques : les irrégularités sont supprimées, on ajoute des moineaux derrière le fossé ouest. Le premier bastion est construit sous Philippe II d’Espagne en 1559-1561. Il s’agit du bastion d’Egmont qui remplace le château médiéval en l’enveloppant. En 1577, on installe des plateformes à canons et les murailles sont abaissées et remparées. De 1611 à 1625, sous les Archiducs Albert et Isabelle, gouverneurs des Pays-Bas espagnols, plusieurs autres bastions et demi-lunes complètent les défenses. Certains projets restent sans réalisation faute de moyens, mais ce qui est réalisé permet de repousser un siège français de sept semaines en 1638. Les Espagnols renforcent encore le dispositif défensif en 1666 par la construction du fort Saint-Michel et de nouveaux ouvrages détachés devant le front occidental. En 1677 pendant la Guerre de Hollande, Saint-Omer est assiégée une nouvelle fois par les Français et est prise par le frère dLa villeu roi Louis XIV. A partir de 1678, Vauban complète les remparts de Saint-Omer. Sous sa direction, les ingénieurs Robelin et Richerand transforment le bastion d’Egmont et le château médiéval en ouvrage retranché. Les chemins couverts sont régularisés et dotés de traverses. Le système de défense par inondations est amélioré par la création de la couronne de Maillebois afin de protéger les digues. Tous les fossés entourant la place sont inondés. La place forte de Saint-Omer a été démantelée en 1892. Il n’en subsiste plus que le bastion de Saint-Venant, situé au nord de l’emplacement du bastion retranché d’Egmont (disparu), deux courtines, une demi-lune et les restes d’un ouvrage à corne. Le tout est inséré dans un parc urbain. Dans la ville, il faut aussi mentionner les casernes et l’arsenal, dits Quartier Foch, situés près de la gare. Celui-ci est édifié à partir de 1776 pour les plus anciennes constructions et fermé définitivement en 1999. Tous ces bâtiments sont actuellement en attente de réaffectation. Un parc d’entreprises commence à investir les lieux. Le plan relief construit en 1758 est conservé au Musée des Plans Reliefs à Paris mais n’est pas exposé. Saint-Omer ne présente qu’un intérêt mineur dans l’œuvre de Vauban en tant que place remaniée et surtout disparue.

SAINT VENANT (62) :  

  Les ravages de la Guerre de Cent Ans amenèrent Saint-Venant à être parfois anglaise, parfois française. Elle fut conquise et reconquise par plusieurs Rois de France et Ducs de Bourgogne avant de faire partie du Saint Empire Romain Germanique. En 1520, François Ier fit alliance avec Henri VIII d’Angleterre contre Charles Quint. Cependant, l’Artois passa définitivement sous le règne de Charles Quint, qui fit de Saint-Venant une citadelle militaire. La domination ne dura pas longtemps car en 1639, Louis XIII récupéra l’Artois et la Flandre. Arras tomba aux mains des Français en 1640 et cinq ans plus tard Saint-Venant fit de même avant d’être reprise une année plus tard. Le Maréchal Turenne repris la Ville et suite à la Bataille des Dunes cette même année, la Région redevint française. Sous le règne de Louis XIV, Vauban edifia des fortifications et fit construire un magasin à Poudre en 1669. Il subsiste une partie des anciennes fortifications rue d’Aire, notamment la porte Vauban et l’hospice qio occupe une ancienne caserne de Louis XIV construite en 1670. Le village fut définitivement annexé à la France avec le SAINT VENANT (62) : Les ravages de la Guerre de Cent Ans amenèrent Saint-Venant à être parfois anglaise, parfois française. Elle fut conquise et reconquise par plusieurs Rois de France et Ducs de Bourgogne avant de faire partie du Saint Empire Romain Germanique. En 1520, François Ier fit alliance avec Henri VIII d’Angleterre contre Charles Quint. Cependant, l’Artois passa définitivement sous le règne de Charles Quint, qui fit de Saint-Venant une citadelle militaire. La domination ne dura pas longtemps car en 1639, Louis XIII récupéra l’Artois et la Flandre. Arras tomba aux mains des Français en 1640 et cinq ans plus tard Saint-Venant fit de même avant d’être reprise une année plus tard. Le Maréchal Turenne repris la Ville et suite à la Bataille des Dunes cette même année, la Région redevint française. Sous le règne de Louis XIV, Vauban edifia des fortifications et fit construire un magasin à Poudre en 1669. Il subsiste une partie des anciennes fortifications rue d’Aire, notamment la porte Vauban et l’hospice qio occupe une ancienne caserne de Louis XIV construite en 1670. Le village fut définitivement annexé à la France avec le traité d’Utrecht (1713). Les exécutions, sous la Révolution y furent parmi les plus meurtrières. Saint-Venant devint « Fort Vert » durant la Révolution.

FORT LOUIS  (67) :

Fort-Louis-du-Rhin est l’une des dix villes entièrement créées par Vauban. Elle a été conçue pour disposer d’une garnison et d’un dépôt de matériel et munitions afin d’appuyer la défense des autres places alsaciennes existantes dont Strasbourg située en amont et Philipsbourg située en aval (voir fiches correspondantes). La ville est édifiée sur une île du Rhin, dans un endroit dépourvu de pont ou de passage à gué. Vauban y dessine une ville à trame orthogonale, allongée dans le sens du courant du fleuve et de l’île, entourée d’une enceinte bastionnée complétée de deux ouvrages à corne comportant chacun deux bastions, une demi-lune à réduit et un glacis à places d’armes rentrantes. Dès novembre 1686, quatre bataillons de sapeurs s’installent sur l’île pour entreprendre les premiers travaux préparatoires. Le 6 janvier 1687, Vauban en personne pose la première pierre. Il faudra 10 années de travaux pour achever la construction : déboisements, aménagements de voies d’accès et de ponts, érection de digues et de barrages, construction de murs de briques et de remparts de terre, … La place forte comporte un fort principal, le fort Carré et deux forts secondaires, des têtes de pont en terre alsacienne et badoise, le fort Alsace et le fort Marquisat. En 1698 et 1703, Vauban revient à Fort-Louis pour améliorer la place forte. Cette citadelle est de forme rectangulaire à quatre bastions, quatre demi-lunes et un chemin couvert comportant des places d’armes saillantes et rentrantes. La garnison qui pouvait atteindre jusqu’à 2000 hommes dispose de casernes peu spacieuses, mal équipées, insalubres et d’une chapelle. 10 bâtiments accueillent les hommes de troupe ; la maison du Gouverneur et les bâtiments de l’administration se situent près de l’entrée face à la place d’armes. Faute de place dans le fort Carré, les magasins et entrepôts sont édifiés sur des terrains entre le fort et l’agglomération civile. Devant les remparts, un fossé d’eau en partie naturel, formé par les deux bras du Rhin, protège l’ensemble des fortifications. Les forts d’Alsace et Marquisat sont édifiés sur les rives gauche et droite du fleuve afin de protéger les ponts et portes de la ville neuve. Ils sont flanqués de demi-bastions, d’une demi-lune et d’un réduit triangulaire. Louis XIV accorde des privilèges importants en 1688 afin de pousser les colons à s’installer sur le site, ainsi que des avantages fiscaux. Les rues de la ville sont tracées géométriquement pour des raisons stratégiques. Les habitants de la ville ont pour mission principale d’assurer le ravitaillement de la garnison. En 1697, le traité de Rijswick contraint la France à démanteler l’ouvrage à corne situé sur la rive droite du Rhin. La place forte a été en grande partie détruite après un siège prussien en 1793. L’enceinte et le fort ont été en grande partie démolis au XIXe siècle. Actuellement, il ne subsiste plus que les talus, les fossés et quelques pans de murailles du fort Carré, tous les bâtiments intérieurs ont disparu. De l’enceinte, il ne reste que quelques traces de talus et rangées d’arbres au nord. Les deux bras du Rhin qui entouraient l’île ont été asséchés, le fleuve coule à un kilomètre à l’est de l’agglomération qui n’est plus qu’un village et dont ne subsiste que la trame orthogonale. Fort-Louis-du-Rhin présente un grand intérêt dans l’œuvre de Vauban en tant que ville neuve créée ex-nihilo par l’ingénieur.

SELESTAT (création de la place) (67) :

Ville d’origine carolingienne bâtie sur la rive gauche de l’Ill, affluent du Rhin, Sélestat prend son essor à la fin du XIe siècle, grâce à l’intervention d’Hildegarde de Buren, comtesse d’Eguisheim qui y fait construire une chapelle sur le modèle du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Cette expansion conduit les empereurs germaniques à lui conférer le titre de ville libre en 1217. Suite à cela, la première enceinte est construite. Elle est rebâtie trois fois : d’abord en 1280, puis aux XIVe et XVe siècles. La ville est prise par la France en 1634. En 1673, l’enceinte médiévale est définitivement démolie pendant la Guerre de Hollande. En 1675, le prince de Condé convainc Louvois qu’il faut fortifier Sélestat. Le projet est confié à Jacques Tarade et le gros œuvre commence en 1675. En 1678, la France de Louis XIV acquiert officiellement Sélestat par le traité de Nimègue. Cette même année, Vauban modifie les plans primitifs et supervise les travaux qui sont achevés en 1691. En 1680, Vauban décide de reconstruire Sélestat pour y créer une nouvelle enceinte. L’ingénieur Jacques Tarade dessine les plans et assure le suivi du chantier. La nouvelle enceinte possède huit bastions, six demi-lunes, une contregarde et trois portes. Les fossés sont inondés par les eaux de la rivière. Au XVIIIe siècle, l’enceinte ne subit pas de modification notable. Le seul chantier militaire est celui de l’arsenal de Saint-Hilaire qui est transformé en 1785 sur ordre de Marc-Gaspard Capriol de Saint-Hilaire, commandant d’artillerie de Sélestat. La tour des Sorcières, vestige de l’enceinte du XIIIe siècle, transformée par Tarade en 1675, devient un dépôt d’artillerie en 1774.  En 1874, le démantèlement des fortifications de Sélestat est décidé et exécuté les années suivantes. Il ne reste actuellement des murs d’enceinte successifs qu’une porte du XIIIe siècle, dite la tour des Sorcières, une porte de 1280, dite la tour neuve, deux tours englobées dans des maisons, la porte de Strasbourg de 1675, entrée monumentale à frontons triangulaires et pilastres, et deux bastions encadrant une courtine au sud de la ville. Les deux arsenaux sont conservés.

STRASBOURG  (67) :

Située dans la plaine d’Alsace, sur la rive gauche du Rhin, au niveau de son confluent avec l’Ill et la Bruche, rivières issues des Vosges, Strasbourg apparaît durant l’Antiquité. Un fort construit par les Romains vers 12 av. JC pour ponctuer le Limes de Germanie, nommé Argentoratum, serait à l’origine de l’agglomération. Pillée et rasée par les Alamans, les Germains et les Huns, la ville se reconstitue sous les Francs au VIe siècle, sous le nom de Stratéburgum. Sous les Carolingiens, elle devient une ville importante : les Serments de Strasbourg y sont prononcés par Charles II le Chauve et Louis II le Germanique en 842. Intégrée au royaume carolingien de Germanie, Strasbourg devient une ville clé de l’Empire germanique à partir du Xe siècle. Au XIIe siècle, deux pôles d’occupation ont été individualisés avec la ville ancienne et une ville neuve d’environ 35 hectares délimitée par une enceinte, qui sera par la suite agrandie. Les premiers ouvrages militaires modernes sont réalisés à partir de 1564 par l’ingénieur Daniel Specklin. L’enceinte médiévale reçoit des bastions et des glacis. Strasbourg reste allemande après les traités de Westphalie de 1648. En 1678, le traité de Nimègue oblige le Saint-Empire à céder la ville à la France, mais celle-ci résiste. Il faut un siège conduit par Louis XIV en personne pour que Strasbourg devienne française en 1681. Le 3 octobre 1681, trois jours après la capitulation de la place, Vauban établit un important projet d’amélioration des fortifications de cette place de premier ordre dans la défense de l’Alsace. Il dessine le plan d’une citadelle pentagonale équipée de cinq bastions, cinq demi-lunes, deux ouvrages à corne, des inondations défensives. Elle est dotée de deux portes, au sud-ouest et au sud-est. Une esplanade de superficie importante sépare la citadelle de la vieille ville. Sur l’enceinte urbaine, il améliore les remparts créés par Specklin par l’adjonction d’ouvrages à corne, de contre-gardes et par des ponts-écluses destinés à la mise en place d’inondations défensives. En amont des Ponts-Couverts, Vauban fait établir un ouvrage défensif servant à la fois de pont et de barrage permettant de régulariser l’arrivée d’eau dans les fossés autour de l’enceinte et d’inonder en cas de siège tout le front sud de la forteresse : le barrage Vauban. Cet ouvrage, dont la construction a duré quatre ans est destiné à provoquer l’inondation par devant les remparts. il y fit faire, pour la navigation de la Bruche, des écluses dont l’exécution était si difficile, qu’il n’osa la confier à personne, et la dirigea toujours par lui-même. Des casernes et des hôpitaux militaires sont construits dans la ville. Des ouvrages externes sont ajoutés sur les îles du Rhin dont le fort de Kehl (voir fiche correspondante). L’ingénieur Tarade, directeur des fortifications d’Alsace, dirige les chantiers sur place, appliquant le projet de Vauban, jusqu’au début du XVIIIe siècle. Vauban quitte Strasbourg dès 1681 mais y reviendra à plusieurs reprises pour inspecter le chantier. Au XVIIIe siècle, Louis de Cormontaigne procède à quelques modifications des fortifications. Il détruit notamment les deux ouvrages à cornes de la citadelle, qui sont remplacés par un seul, plus grand et adapté à l’artillerie moderne. Au XIXe siècle, les fortifications de Strasbourg sont modifiées à plusieurs reprises. Si les tracés des remparts urbains et de la citadelle ne sont pas modifiés, leur ampleur est diminuée par une rectification des tracés et une suppression des ouvrages défensifs externes. Les fortifications établies sur les îles du Rhin disparaissent, suite à la canalisation et à la rectification du fleuve qui provoque l’assèchement des bras du fleuve dans la seconde moitié du XIXe. L’ouverture du canal du Rhône au Rhin en 1833 est l’occasion de moderniser le port. La démolition de la fausse braie du canal du Faux-Rempart entre 1831 et 1838 permet la navigation dans un chenal de 30 mètres de large. Les ponts sont reconstruits ou rénovés. Ces modifications sont documentées par le second plan-relief de Strasbourg, réalisé au 1/600e entre 1830 et 1836, et mis à jour entre 1852 et 1863.  Annexée à l’Allemagne en 1871, Strasbourg reçoit de nouveaux chantiers militaires à partir de 1872, sous la direction des généraux prussiens Von Moltke et Von Kameke. Ces chantiers ont pour but de transformer la ville en camp retranché au moyen d’une ceinture de forts périphériques, distants d’une dizaine de kilomètres de l’agglomération et disposés sur un périmètre de 35 kilomètres autour d’elle, de part et d’autre du Rhin. 12 forts sont construits entre 1872 et 1876, puis deux autres entre 1876 et 1882. Cinq ouvrages intermédiaires édifiés entre 1885 et 1890 complètent l’ensemble. L’enceinte urbaine et la citadelle, gravement endommagées par le siège prussien de 1870, ont été rasées sous l’Empire allemand. Des boulevards urbains et de nouveaux quartiers ont repris les emplacements. Il ne subsiste qu’un front de la citadelle, intégré dans un parc urbain. L’hôtel du Gouverneur et un hôpital militaire subsistent également. Pour reconstituer l’étendue de ces fortifications, les meilleurs documents sont les deux plans reliefs cités plus haut. Ils restituent deux états successifs des défenses de la cité alsacienne. Celui de 1725 est conservé à Strasbourg. Saisi par les Prussiens en 1815, il est rendu à la ville par l’empereur allemand Guillaume Ier. Il indique l’état de la place forte au début du règne de Louis XV, avant les modifications réalisées par Louis de Cormontaigne. Quant à celui de 1836, il est conservé au Musée des Plans-Reliefs à Paris.

HUNINGE (68) .

Au Moyen Âge, Huningue est une possession des Habsbourg et est convoité par Bâle. 1648 : Huningue passe des Habsbourg à la couronne de France comme presque toute l’Alsace par le traité de Westphalie. En 1676, Louis XIV décide de faire ériger à Grand-Huningue, une nouvelle petite place forte à vocation défensive dont le projet est confié à Vauban en 1679. Elle permettra de contrôler le gué du Rhin et renforcer la position stratégique de la ville par rapport à Bâle. L’ingénieur Tarade supervise les travaux. La place est inaugurée en 1680 et achevée en 1682. Une ville neuve de plan pentagonal et de trame orthogonale remplace le village médiéval préexistant. L’enceinte comporte cinq bastions à orillons, des tenailles, cinq demi-lunes dont quatre avec traverses et réduits, une contregarde devant le bastion ouest, deux ouvrages à corne devant les bastions nord-ouest et sud-ouest et une redoute au sud. Un canal entoure le pied des glacis et les fossés sont inondés. Pour contrôler le passage du Rhin, une tête de pont est construite sur la rive droite du fleuve. Constituée d’un ouvrage à corne central, ce dernier est flanqué au nord et sud de deux bastions. Le tout est protégé par des fossés inondés et un chemin couvert. Un retranchement en forme d’ouvrage à corne est édifié derrière la tête de pont sur l’île des Cordonniers, au milieu du fleuve. Il permet de disposer de points d’appuis solides pour construire un pont provisoire en cas de guerre. Un pont dormant complète cet ensemble défensif. En 1697, le traité de Ryswick stipule la démolition des ouvrages de la rive droite, de l’île des Cordonniers et du pont. De nouveaux dehors sont édifiés sur la rive droite pendant la Révolution. Il ne subsiste que de rares fragments des fortifications à Huningue. 1795 : Madame Royale, qui devait se rendre à Bâle, passe une nuit dans la ville fortifiée. 1796-1797 : Huningue est assiégé par 20 000 Autrichiens. L’armée du Rhin retranchée sous les ordres du général Abbatucci, qui sera blessé mortellement, tient la forteresse durant trois mois. «  Les têtes de pont de Huningue, de Khell, de Cassel, etc. ont procuré ces grands avantages à l’armée française pendant la dernière guerre. » (Simon François Gay de Vernon, Traité élémentaire d’art militaire et de fortification7) 1814 : le colonel Jean-Hugues Chancel de l’armée napoléonienne retranché à Huningue résista trois mois et demi aux Bavarois. 1815 : Huningue est assiégée pour la troisième fois dès le 26 juin par 20 000 Autrichiens. Le général Barbanègre à la tête d’une garnison de seulement 500 hommes tient la ville durant 2 mois alors que Napoléon avait abdiqué depuis près de 20 jours. À sa reddition le 26 août, la ville n’était plus qu’une ruine. La place fut démantelée à la demande de Bâle. Après un long siège, Huningue capitule le 28 août 1815, et suite au traité de Paris du 20 novembre, la place est démantelée. En 1817, les travaux de déblaiement sont achevés. Huningue reste une ville de garnison jusqu’en 1876 et se convertit ensuite en cité industrielle.  1828 : achèvement du canal de Huningue, qui n’est plus navigable mais qui alimente actuellement en eau le canal du Rhône au Rhin.

BnF.

LANDSKRON (CHATEAU) (68) :

Construit avant 1297, le château, situé à quelques mètres de la frontière avec la Suisse avait une position stratégique très importante, car il permettait le contrôle du Sundgau oriental, du coude du Rhin et de la ville de Bâle. Dès cette époque des rivalités au sujet des droits de propriété sur le château ont été rapportées. Tout comme les châteaux de Ferrette et de Morimont, le château du Landskron passe sous possession des Habsbourg et son histoire se confond avec l’Autriche antérieure. En 1462, le château est donné en bailliage aux seigneurs Reich de Reichenstein qui l’agrandisse et le transforme en forteresse en 1516 afin de l’adapter aux armes à feu. Le 24 octobre 1648, par les traités de Westphalie et de Münster qui mettent fin à la guerre de Trente Ans, les terres et seigneuries des Habsbourg, en Alsace, passent aux mains du Roi de France. Après 1665 Vauban a été chargé de restructurer la forteresse, alors que les autres châteaux-forts alsaciens étaient voués à l’abandon, l’arasement sinon à la destruction, à l’exception des châteaux de Lichtenberg et de Lützelstein. Vauban y effectue d’important travaux de fortification qui y accueille, désormais, une garnison militaire. Deux bastions en étoile côté Sud et des redoutes défensives sur la crête de la colline à l’Est et à l’Ouest sont adjoints au château primitif. Une nouvelle chapelle est également construite. Jusqu’au début du XIXe siècle, la forteresse est tenue par une compagnie d’invalides chargée d’assurer un service de place, c’est-à-dire l’entretien du matériel de guerre, piquets de garde, Concurrencé par les places fortes de Huningue et de Neuf-Brisach, il est également utilisé à partir des années 1690 en tant que prison d’État. Les quelques prisonniers qui y ont été enfermés, jusqu’à la Révolution française, étaient en majorité des prisonniers incarcérés par lettres de cachet et des prisonniers politiques. En décembre 1813, au début de la campagne de France et à la fin des guerres du Premier Empire, le château est détruit par les Autrichiens et les Bavarois à l’exception du donjon qui fut sauvé grâce à l’action du curé de Hagenthal-le-Bas qui réussit à convaincre le général de Wrede, chargé de démanteler la forteresse d’épargner le donjon en témoignage de sa victoire. Toutefois depuis cette date le château du Landskron est en ruine.

NEUF-BRISACH (création de la place) (68) :

 c’est le symbole type du 3ème système de Vauban et c’est l’une des dix villes créées ex-nihilo par Vauban. Son édification a pour objet de compenser la perte de la ville fortifiée de Breisach-am-Rhein, située sur la rive droite du Rhin. Vauban a déjà travaillé dans la région et notamment à la réalisation de l’enceinte et l’extension urbaine de Breisach-am-Rhein (voir fiche correspondante) à partir de 1664. Le traité de Rijswick de 1697 provoque un nouveau bouleversement de l’échiquier politique et une redistribution des alliances et des places fortes. La rive droite du Rhin est perdue et le fleuve devient une frontière militaire et politique entre la France et l’Empire des Habsbourg. Louis XIV est dans l’obligation de rendre Breisach-am-Rhein et de raser à ses frais Saint-Louis-de-Brisach et le fort des Cadets. Désormais, la protection du passage du Rhin et l’entrée de l’Alsace sont sans défense face à d’éventuels envahisseurs. Dès 1698, le roi ordonne à Vauban de visiter les places des frontières de l’est et de reconnaître ce qui peut être construit face à Breisach-am-Rhein. Vauban choisit le site de Neuf-Brisach pour sa proximité avec Breisach-am-Rhein, tout en étant hors de portée. Il soumet trois projets à Louis XIV qui choisit le plus important et le plus coûteux. Celui-ci prévoit la construction ex-nihilo d’une ville fortifiée octogonale, dotée d’une double enceinte : d’abord un rempart de sûreté équipé de courtines et de tours bastionnées à échauguettes, ensuite un rempart de combat composé de bastions détachés, de larges tenailles, de huit demi-lunes dont quatre avec réduits, d’un chemin couvert, et d’un large glacis. Un ouvrage à couronne composé de deux fronts était également prévu devant le front nord-est mais jamais réalisé. L’enceinte est percée de quatre portes dites de Belfort, Colmar, Strasbourg et Bâle. Elles sont pourvues de ponts dormants puis de pont-levis, de voûtes à l’épreuve, de herses et de corps de garde. Sur le plan urbain, Vauban établit des principes simples pour régir l’organisation interne de la ville neuve. Les rues sont percées selon une symétrie parfaite, parallèles et perpendiculaires les unes aux autres. 48 îlots de dix parcelles s’organisent en damier autour de la place d’armes centrale, distincte de la place du marché. Les îlots face à la place d’armes sont destinés à accueillir l’église, la maison du gouverneur, les pavillons du lieutenant du roi et du major et l’hôtel de ville. Les logis d’ingénieurs, d’officiers et les magasins divers sont répartis dans les différents ilots urbains, au milieu de maisons civiles. Les casernes sont placées le long des remparts. Les maisons sont équipées de chambres supplémentaires pour loger des renforts et de caves voûtées pour servir d’abri anti-bombardement. Quatre puits publics sont creusés à chaque angle de la place d’armes centrale, et cinq devant les casernes. Les îlots prévus pour les habitants doivent permettre la construction de 340 maisons à raison de dix maisons par carré et loger 3 500 habitants. Le chantier débute dès 1698 par une série de terrassements. L’ingénieur Tarade, directeur des fortifications d’Alsace, le supervise, secondé par l’entrepreneur Jean-Baptiste de Regemorte. Pour permettre un acheminement rapide et bon marché de pierres, Vauban prévoit le creusement du canal de Rouffach pour permettre l’approvisionnement du grès extrait des carrières des massifs des Vosges. Le chantier est directement impacté par la reprise des combats et la guerre de Succession d’Espagne (1702-1712). Breisach-am-Rhein redevient française et fait perdre à Neuf-Brisach son intérêt stratégique. Les travaux entamés sont menés à terme, mais le reste des crédits prévus au chantier est utilisé pour remettre en état les fortifications de Breisach-am-Rhein. La place imaginée par Vauban n’est jamais complètement achevée. L’ouvrage à couronne projeté qui devait abriter un hôpital et un moulin, ainsi que le canal dérivé du Rhin pour l’actionner ne sont pas exécutés, tout comme les 24 guérites et les trophées d’armes des quatre portes de la place. Les ponts-levis de la porte de Belfort sont remplacés par des ponts dormants en 1722, puis démolis en 1733, empêchant la communication avec l’extérieur. Après 1871, les Prussiens modifient les parapets des tours bastionnées, et les remplacent par une épaisse protection de terre. Chaque tour est équipée d’un abri voûté et trois des huit tours d’une coupole d’observation blindée. Les embrasures ont toutes été refaites. Les ouvrages détachés et la demi-lune au nord ont laissé place à la voie ferrée en 1878. En 1870, Neuf-Brisach doit faire face à un important siège. Les combats font rage et sont lourds de conséquences pour la place : plus de 6 000 obus sont tombés, détruisant les trois quarts des maisons. La ville est reconstruite à plus de 75% en moins de cinq ans. Les Allemands remanient l’enceinte principale après avoir réparé les ouvrages détruits, en particulier la porte de Colmar et de Strasbourg. En 1945, Neuf-Brisach fait à nouveau face à un important bombardement par les Américains, alors même que les Allemands avaient quitté la ville. La place est détruite à 85%. 170 habitations sont à reconstruire sur les 360 que compte la ville tandis que les fortifications sont restées intactes. L’ensemble des fortifications appartient aujourd’hui à la ville et la totalité du territoire est concernée par la protection au titre des Monuments historiques. Depuis 2008, le site est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial au titre des Fortifications de Vauban. Des visites guidées sont régulièrement organisées pour découvrir le site. Le plan relief réalisé au 1/600e, construit en 1706, restauré en 1782 et 1936, est conservé au Musée des Plans Reliefs de Paris. Une copie est visible au musée Vauban de Neuf-Brisach.

Krigsarkivet Stockholm

ABBEVILLE  (80) :

La première mention que l’histoire fasse d’Abbeville, dans la chronique d’Hariulphe19, date de 831. C’était alors une petite île de la Somme, habitée par des pêcheurs qui s’y réfugiaient avec leurs barques et s’y étaient fortifiés contre les invasions barbares venues du Nord. L’abbé Angilbert y aurait fait bâtir un château pour défendre cette île qui dépendait de l’abbaye de Saint-Riquier. En 992, Hugues Capet fait fortifier la ville et la donne à sa fille, Gisèle, lors de son mariage avec Hugues Ier comte de Ponthieu qui résidait alors à Montreuil. Durant une longue période la ville est au gré de l’histoire tantôt anglaise, tantôt française. Le traité de Brétigny en 1360 la laisse anglaise. En 1435, la ville est cédée à Philippe le Bon par le traité d’Arras. Louis XI rachète Abbeville au duc de Bourgogne en 1463 et visite la ville le 27 septembre de la même année. En décembre, par ses lettres patentes, il confirme les privilèges de la ville, attachés par ses prédécesseurs, mais en 1465, Charles le Téméraire revient sur cette cession en prenant la tête de la Ligue du Bien public.  Louis XI échoue devant Abbeville en 1471, mais recouvre toute la Picardie à la mort du duc de Bourgogne en 1477. François Ier poursuit le programme de renforcement de l’enceinte commencé par Louis XI mais c’est son fils Henri II qui fait bâtir les premiers ouvrages modernes. Le bastion de Longueville, appelé aussi des Quatre Coins, est édifié sous son règne entre 1551 et 1559. Le maréchal de Retz ajoute une demi-lune et la courtine de Mail en 1585, à l’initiative de Charles IX. Entre 1596 et 1600, Henri IV fait bâtir les boulevards des portes de Saint-Gilles, Macardé et Bois. La porte de Macardé est avancée et refaite à la moderne tandis que les autres fortifications sont consolidées une nouvelle fois. Deux bastions sont édifiés sous son règne (Saint-Paul et Rambures), tandis que celui de Longueville est modifié. Ces chantiers sont inachevés à sa mort en 1610. Le cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII, visite le site le 29 octobre 1636 et ordonne la construction de contrescarpes, de glacis et d’une demi-lune entre les portes de Saint-Gilles et Bois. Les chantiers d’Henri IV sont terminés à l’époque et deux bastions supplémentaires (ceux du Château et de Macardé) sont édifiés à l’époque. Une autre demi-lune est bâtie devant la porte de Bois (celle de Noyers) et un ouvrage à corne, dit Champ de Mars, complète les défenses au nord. Toutefois, le recul progressif de la frontière avec les Pays-Bas à partir de 1635 et jusqu’en 1697 rétrograde progressivement Abbeville de la première à la troisième voire à la quatrième ligne de défense. En 1656, 6 000 soldats, qui avaient participé à révolution d’Angleterre débarquent en France et prennent leurs quartiers à Abbeville qu’ils quitteront pour aller renforcer l’armée de Turenne en route pour Valenciennes. Peu de temps après, Balthazard Fargues vendit la place à Don Juan d’Autriche et après avoir touché le prix, il refusa de la lui livrer, leva des troupes pour son compte et se répandit dans le Ponthieu pour rançonner les habitants. Finalement arrêté il fut jugé et pendu sur la place Saint-Pierre le 17 mars 1665. En 1657, Louis XIV vint deux fois à Abbeville avec sa mère, Anne d’Autriche. Dans un rapport daté de 1688, Vauban nous déclare que les fortifications d’Abbeville sont en ruines et que la ville ne possède pas d’écluse défensive. Pour améliorer les défenses, il ajoute un ouvrage à couronne doté de deux demi-lunes et d’un réduit au nord, édifie des souterrains sur la partie est de l’enceinte, fait planter des ormes pour stabiliser les talus entre les portes Saint-Gilles et de Bois et installe un système d’inondations défensives. Pour le reste, il fait restaurer les ouvrages dégradés et préconise d’installer un important contingent de cavalerie dans la place pour renforcer la garnison. Cette dernière suggestion s’appuie sur l’abondance de prairies fourragères dans la région, lesquelles permettront de nourrir les chevaux. Le XVIIIe siècle ne modifie pas les fortifications d’Abbeville. Les seuls ouvrages neufs sont un corps de garde situé rue des Capucins et une grande caserne avec écuries près de la porte Saint-Gilles (édifiés en 1780). Un rapport du Génie français de la Première République daté de 1793, mentionne que les fortifications sont en ruines et qu’une souscription populaire doublée d’une conscription sont nécessaires pour leur remise en état. Cette remise en état se déroule entre 1794 et 1812, période durant laquelle est construite la contregarde du bastion de Rambure.

HAM (80)  :

C’est à Odon IV, Seigneur de Ham, que l’on doit, en 1216, qui reprend un ancien fort préexistant, procède à  l’élévation des premiers remparts de pierre ainsi que la forme générale du château. Son architecture va évoluer au XVéme siècle avec le règne de la puissante famille de Luxembourg :. Il fut restauré par Odon IV au XIIIe siècle, puis au XVe siècle par Jean II de Luxembourg-Ligny. Le neveu de ce dernier, Louis de Luxembourg-Saint-Pol, plus connu sous le nom de connétable de Saint-Pol, comte de Saint-Pol et connétable de Louis XI en 1465, fait construire en 1441 un donjon monumental, la grosse tour ou « tour du connétable ». Le château de Ham a été assiégé, à plusieurs reprises, en particulier par Philippe II d’Espagne en 1557. Rattaché à la couronne de France sous le règne d’Henri IV, il fut l’objet de transformations à la fin du XVIIe siècle par Vauban qui réalise une demi lune pour accéder au fort ainsi qu’un ravelin sur la drive gauche du canal de la Somme dont le creusement a asséché les fossés du château. Comme le château de Coucy, le fort est dynamité par les Allemands, le 19 mars 1917. Il ne reste aujourd’hui du bel édifice que des ruines pittoresques dominant le cours paisible du canal de la Somme.

Topographia Galliae

PERONNE (80)  :

Péronne existe très probablement dès l’époque mérovingienne sous forme d’un castrum protégé par une simple palissade de bois. Péronne, avec sa situation particulière au cœur du fleuve Somme, va être pillée en bonne et due forme. Pour la défendre, Herbert Ier dote alors la ville de sa première vraie fortification en grès, dont l’emplacement est encore visible aujourd’hui en son centre. C’est à Philippe-Auguste également que l’on doit la construction du château fort vers 1204, sur un modèle typique de l’architecture philippienne. En 1536, Henri III de Nassau-Breda commandant l’armée de Charles Quint assiège la ville du 14 août au 11 septembre. Malgré d’incessants bombardements et plusieurs assauts, la ville tient bon. Cet épisode glorieux de son histoire vaut à Péronne plusieurs privilèges de la part du roi François Ier, notamment celui de porter un « P » couronné sur son blason. Du siège de 1536 est née l’héroïne péronnaise Marie Fouré ou Catherine de Poix dont les actions et l’existence même sont encore aujourd’hui débattues par les historiens locaux. Par le traité de Péronne du 14 septembre 1641, la principauté de Monaco se détache du protectorat espagnol pour se placer dans la mouvance de la Couronne de France. Pendant près d’un mois de séjour à Péronne, Louis XIII et le cardinal de Richelieu ont le temps de formaliser ces accords avec Honoré II Grimaldi de Monaco. Le traité de Péronne du 19 septembre 1641, signé entre le roi de France et les institutions catalanes reconnaît Louis XIII, qui s’engage à respecter les libertés catalanes, comme comte de Catalogne. Pendant plusieurs siècles, Péronne est intimement liée à l’Histoire de France en tant que ville frontière sur la Somme, et donc place stratégique pour les monarques. La porte de Paris fut reconstruite au frais du roi à partir du 25 juillet 1652. Après la victoire des partisans du roi sur Condé révolté, Mazarin rappelé par le roi passa de nouveau par Péronne en février 1653. En 1654, Condé allié à l’archiduc Léopold, gouverneur des Pays-Bas espagnols, fit le siège d’Arras. Louis XIV et sa cour séjournèrent à Péronne du 13 août au 2 septembre 1654. En 1656, Louis XIV remercie les Péronnais pour leur soutien durant la Fronde en leur offrant leur devise Urbs Nescia Vinci, qui apparaît pour la première fois sur des jetons frappés en or, en bronze et en argent, sur ordre du roi, par la Monnaie de Paris. Vauban établit un projet de fortification de la place.  Le 26 juin 1815, après une timide résistance, la garnison de Péronne se rend au général Wellington.

 

 

BELFORT  (création de la place, 2ème système) (90) :

Ville médiévale, limitée à l’origine à la rive droite de la Savoureuse, Belfort se développe autour d’un château fort gardant la trouée de Belfort, entre le Jura et le front sud des Vosges. Cet ouvrage est modernisé plusieurs fois jusqu’au rattachement de la ville à la France en 1648 suite à la signature des traités de Westphalie. Ainsi, un ouvrage à couronne est créé entre 1637 et 1648 pour renforcer le donjon central. Vauban intervient à Belfort en 1675 et procède à une modernisation de l’enceinte. S’incluant dans la dynamique des évolutions post médiévales de l’art de la fortification, Vauban, souhaitant diminuer les pertes humaines, révolutionne les arts de la poliorcétique et de la fortification. Trois systèmes de fortification peuvent être déduits à partir des ouvrages réalisés par Vauban. Cependant, il cherche avant tout à s’adapter au terrain. À partir de 1687, il remanie en profondeur le château et l’enceinte qu’il dote de cinq tours bastionnées avec contre-gardes. Il modifie ainsi le tracé qui devient pentagonale, légèrement irrégulier au niveau du château transformé en citadelle. Le projet de fortification de Belfort proposé en 1687, à la suite de la formation de la ligue d’Augsbourg, selon son second système théorique. Ce système est fondé sur la séparation des zones de tir lointain et rapproché en deux enceintes concentriques. L’enceinte extérieure est composée de bastions fortifiés détachés ayant vue sur le terrain. L’enceinte intérieure est dédiée au combat rapproché. Cette enceinte intérieure est formée, des tours 27, 41 et 46. Vauban adapte le terrain en déplaçant la rivière Savoureuse et s’adapte au terrain en avançant un ouvrage de protection face à la Miotte -il s’agit de la corne de l’Espérance- et un autre sur les glacis du château. Cette régularisation de tracé s’accompagne d’un agrandissement du périmètre de l’enceinte urbaine qui inclut dorénavant plusieurs hectares de terrains situés sur la rive gauche de la Savoureuse. Il détourne le cours de la rivière qui traversait la ville, de façon à utiliser son nouveau lit comme défense hydraulique sur le flanc ouest. Seul un chenal coule encore dans la ville. Il construit des casernes le long des courtines et régularise les tracés urbains anciens. Les maisons sont réalisées selon des normes urbanistiques adoptant toutes les mêmes dimensions. La nouvelle trame urbaine est orthogonale. Commencés dès 1687, les chantiers se poursuivent durant les années 1690 et sont plusieurs fois interrompus par manque de main d’œuvre. Ils s’achèvent vers 1703. De nouveaux travaux sont conduits à partir de 1816, après les sièges prussiens de 1813 et 1815. Ces renforcements s’accomplissent également dans le but de remplacer Huningue détruite. Le général Haxo remanie complètement la citadelle de 1818 à 1826. Elle est alors équipée d’un cavalier casematé de 120 mètres, se développant vers l’est et le nord. L’arrivée de Pierre Philippe Denfert-Rochereau à Belfort modifie peu la citadelle mais voit la construction du fort des Barres protégeant l’accès du chemin de fer et des redoutes des Hautes et Basses Perches. La dernière étape dans l’histoire de la fortification de la citadelle de Belfort fait suite au départ des forces prussiennes en 1873 et est l’œuvre du général Séré de Rivières. Celui-ci ne modifie pas la citadelle mais fortement le réseau des forts protégeant Belfort et la Trouée. Après le siège prussien de 1871, la citadelle est restaurée, une ceinture de forts périphériques est édifiée par Séré de Rivières. La moitié est des remparts subsiste encore : trois tours bastionnées, la porte de Brisach et sa demi-lune, l’ouvrage à couronne et les fossés de l’est, le fort et la caserne du château et l’Hôtel du Gouverneur. Ces vestiges sont protégés au titre des Monuments historiques depuis le début du XXe siècle. Ils se visitent librement ou dans le cadre de visites guidées. La citadelle abrite le musée d’histoire de la ville de Belfort dans l’ancienne caserne Haxo. Les souterrains du fort sont également visitables sur rendez-vous. Pour documenter les parties manquantes des remparts, il faut examiner le plan relief de 1755 réalisé au 1/600e, mis à jour en 1818 et conservé au musée des Plans-Reliefs à Paris.

Gallica BnF.